Voilà maintenant deux jours que je me repose, et pourtant cela ne m’apporte pas le soulagement espéré. Les antibiotiques devraient agir, mais je reste dans le même état, enfermé dans ma fatigue et mes douleurs.
C’est alors que ma compagne me suggère de consulter un autre médecin, pour avoir un regard neuf. Sans hésiter, je prends rendez-vous. Mes forces diminuent de jour en jour et je sens que quelque chose m’échappe.
Je rencontre ce nouveau médecin, qui va devenir — sans que je le sache encore — une personne clé dans mes mésaventures. Dès notre première rencontre, elle décide de pratiquer une prise de sang plus complète, afin d’explorer un maximum de pistes. Mon certificat médical est prolongé de deux semaines supplémentaires.
Entre-temps, je remarque que je perds du poids à vue d’œil. Chaque kilo qui disparaît semble emporter avec lui un peu plus de mon énergie.
Les angoisses s’installent. Le jour comme la nuit, je suis envahi par des vagues de panique incontrôlables. Un brouillard sombre enveloppe mon esprit, mes pensées se brouillent, mon corps me semble étranger. Je ne maîtrise plus rien.
Mes douleurs à l’estomac deviennent si vives qu’un soir nous repartons à l’hôpital. Le diagnostic tombe : début de cholécystite. S’ensuit une série d’examens : échographie cardiaque, doppler, gastroscopie, colonoscopie, PET scan, analyses de sang et d’urine…
Nous sommes alors fin juillet 2024. Voilà presque un mois que je vis dans une errance médicale, balloté d’un examen à l’autre sans réponse claire.
En un mois, j’ai perdu 10 kg — de 72 à 62 — et je peine même à m’alimenter.
Pour la gastroscopie et la colonoscopie, je dois boire une solution de purge. Une poudre diluée dans de l’eau, à ingérer en un temps imparti, sans rien manger la veille. Le goût est infect, le liquide me brûle presque la gorge, et mon corps proteste à chaque gorgée. Mais il faut aller au bout. C’est une des épreuves les plus humiliantes et douloureuses dont je me souviendrai longtemps.
Je pensais avoir touché le fond… Mais une nuit, à la fin du mois de juillet, je me réveille avec une douleur fulgurante dans la poitrine. Une douleur si intense que chaque respiration devient impossible. Mon cœur s’emballe, mes jambes se dérobent, je tombe plusieurs fois au sol. Paniqué, j’appelle Eve, ma compagne, et lui demande d’appeler une ambulance. Je suis convaincu que mes derniers instants sont arrivés.
C’était en réalité ma première grande crise de panique.
Au mois d’août 2024, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Les examens s’accumulent, mais les réponses tardent. Puis, un détail attire l’attention de mon médecin traitant : dans l’une des dernières prises de sang, mon PSA a augmenté. Elle décide alors de me rediriger vers un urologue.
Je ne le sais pas encore, mais ce résultat va tout changer.

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