J’avais une vie bien remplie. Un travail prenant dans l’informatique, des journées bien orchestrées, une famille, un quotidien chargé mais sous contrôle.
J’étais ce qu’on appelle “solide”. Fiable. Présent. Même fatigué, je tenais debout. Toujours.
Mon corps, je l’écoutais à moitié.
Il me servait à avancer, à accomplir. Mais je ne l’habitais pas vraiment. Les douleurs, les tensions, je les mettais de côté. Comme beaucoup d’hommes, je crois!
Et puis, un jour, il y a eu un décalage. Quelque chose s’est mis à grincer en moi. Pas brutalement. Mais assez pour que je m’arrête.
Je ne savais pas encore que c’était le début.
Le début de ce que j’appelle aujourd’hui… la chute.
Nous sommes en juin 2024. J’ai 49 ans.
Je travaille comme manager dans l’IT pour une entreprise pharmaceutique internationale. Un poste à responsabilités, exigeant, qui me prend beaucoup d’énergie.
Je vis en couple. Nous avons deux enfants. Notre vie est assez bien organisée, mais comme beaucoup de parents, nous devons faire face aux défis du quotidien. Entre les horaires, les devoirs, le travail, les repas, les courses… il ne reste souvent plus beaucoup d’espace pour soi.
Ni pour le couple.
Finalement, seules subsistent nos identités de professionnels… et de parents.
À ce moment-là, je me sens fatigué. Une fatigue ancienne, mais qui devient de plus en plus présente. De plus en plus lourde.
Quelque chose ne va pas.
Alors je décide d’aller consulter mon médecin traitant.
Il ne détecte rien de particulier et me conseille de prendre deux semaines de repos pour me remettre.
Mais à peine deux jours passent, et je prends à nouveau rendez-vous.
La fatigue devient écrasante. Elle me coupe le souffle. Littéralement. J’ai du mal à respirer, comme si un poids invisible m’écrasait la poitrine.
Je lui parle aussi de mes brûlures d’estomac, très intenses, qui m’empêchent de vivre normalement.
Pas d’inquiétude, me dit-il. Il me prescrit du Pantomed, un inhibiteur d’acide. Ça devrait suffire.
Mais deux jours plus tard, je retourne encore le voir.
Je n’en peux plus.
Il décide alors de prescrire une radiographie du thorax.
Elle ne montre rien d’anormal.
Je retourne chez lui.
Il m’examine à nouveau, et cette fois, il prescrit une prise de sang.
Cela fait maintenant une semaine que je suis à bout.
Physiquement, je suis vidé. Mentalement, je souffre.
Je suis à genoux.
Je demande à Eve, ma compagne, de m’emmener aux urgences. Je n’y arrive plus, tout simplement.
Pendant que j’attends à l’hôpital, je reçois un appel de mon médecin.
Les résultats de la prise de sang sont arrivés : une infection à chlamydia pneumoniae a été détectée au niveau des poumons.
Sur le moment, je suis presque soulagé.
Enfin, on met un nom sur ce qui m’épuise.
Je reçois une dose massive d’antibiotiques…
et je rentre chez moi.

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